Une année chahutée par les aléas climatiques pour la Sica Saint-Pol-de-Léon

« Sur le dernier exercice de 2022-2023, le chiffre d’affaires de la coopérative a été marqué par l’été très sec en 2022. Ce dernier a impacté les volumes de production à l’automne et sur les premiers mois de 2023. Mais au jeu de l’offre et de la demande, les moindres quantités ont été compensées par de meilleurs prix, ce qui a permis de maintenir le chiffre d’affaires. »

Voilà comment Marc Keranguéven a résumé le dernier exercice de la Sica Saint-Pol-de-Léon (Finistère), qu’il préside. C’était le 18 mars 2024, lors de la conférence de presse organisée après son assemblée générale qui a eu lieu le 15 mars. Depuis, à l’automne dernier, les producteurs ont aussi subi les aléas de la tempête Ciaran, qui a sévi dans la nuit du 1er au 2 novembre 2023, et un excès de pluviométrie.

Moins de volumes, plus de prix

Malgré ces difficultés, le chiffre d’affaires de la coopérative légumière a augmenté de 3 % pour s’établir à 225 millions d’euros en 2023 (exercice de novembre 2022 à octobre 2023). L’activité concernant les légumes est en progression de 4 % (182 millions d’euros) malgré des volumes en baisse (179 000 tonnes (1)), ainsi que celle de l’horticulture en hausse de 2 % (44 millions d’euros).

Conséquences de la tempête Ciaran

Le chou-fleur reste le produit emblématique de la coopérative avec 35 millions d’euros de chiffre d’affaires (+57 %). « Les prix étaient faibles, mais nous avons connu une belle progression avec un produit qui est attendu par les consommateurs. La production pourrait être plus importante sans un problème de récurrent de main-d’œuvre », a indiqué thomas Quillévéré, secrétaire général de la coopérative.

Les perspectives pour la campagne actuelle sont moins florissantes depuis le passage de la tempête Ciaran. « Les volumes sont en baisse de 11 % sur le début de la campagne de 2023-2024, même si le chiffre d’affaires est correct. Après avoir été secouées dans tous les sens, les têtes de choux sont asphyxiées par l’excès d’eau et les producteurs constatent de la pourriture racinaire. Nous sommes incapables à l’heure actuelle d’estimer la perte au champ », a ajouté Marc Kéranguéven.

En 2023, le chiffre d’affaires de l’activité tomate s’établit à 27 millions d’euros, en baisse de 19 %, à cause d’une baisse des volumes liée à des problèmes sanitaires. Durant la période estivale, ce secteur a subi la concurrence espagnole avec un effet sur les prix.

La totalité des serres en verre a été touchée par la tempête en novembre et la moitié des abris étaient à terre. « Les productions d’hiver (minilégumes, mâche…) vont subir des décalages de production. Tous les outils sont remontés ou en cours de reconstruction », s’est satisfait Marc Kéranguéven, reconnaissant le bénéfice du plan d’aides gouvernemental.

Les légumes bio connaissent toujours un contexte économique difficile avec un repli de 3 % du chiffre d’affaires (12 millions d’euros). Les responsables de la Sica se sont réjouis cependant de la décision du Conseil d’État de juin 2023 qui a réautorisé la vente avant le 1er mai des tomates bio produites sous serres chauffées.

Nouvel élan sur l’endive

La Sica a décidé de donner un nouvel élan à la production d’endives dont le chiffre d’affaires atteint 6 millions d’euros (+50 %). Elle a investi dans une endiverie. Les producteurs cultivent en plein champ les racines, qui une fois récoltées sont acheminées à l’endiverie. « Compte tenu de la demande locale sur cette culture, notre objectif est de développer un marché de l’endive bretonne », a conclu Marc Kéranguéven.

La Sica regroupe 543 exploitations pour une production de 179 000 tonnes de légumes par an. Elle représente 10 811 hectares de légumes cultivés en plein champ et 55 hectares de légumes et fruits sous abris.